Login

Comment attirer et fidéliser les jeunes talents au sein des entreprises ?

Hugues Dumas, dirigeant de Synovivo, et Cécile Boulaire, directrice générale associée de Manageria.

Les cabinets de recrutement Synovivo et Manageria ont confié à la Junior Entreprise de l’Esa d’Angers une enquête auprès de 612 étudiants d’école ingénieurs agri/agro concernant leurs aspirations professionnelles. L’étude qui en émane est riche d’enseignements.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les cabinets de conseil en recrutement Synovivo et Manageria viennent de publier une étude sur les attentes professionnelles des jeunes diplômés de la filière agri/agro. Cette étude, réalisée en collaboration avec la Junior Entreprise de l’Esa d’Angers, émane d’une enquête menée en 2023 à laquelle ont participé 612 étudiants. Parmi eux, 89,5 % réalisent un cursus de type master ou ingénieur et 70,3 % sont des femmes.

Premier enseignement positif : la filière agri/agro est un cursus choisi. Parmi les élèves ingénieurs, 91 % se destinent au secteur agricole, les autres à l’agroalimentaire.

La recherche appliquée reste le secteur privilégié en sortie de diplôme, suivi par celui du conseil et des services. « Ce dernier semble plus attractif une fois les études terminées par la rémunération et l’équilibre vie pro/vie perso qu’il offre. Or les recruteurs recherchent souvent des profils expérimentés pour ces postes », indique Hugues Dumas, dirigeant de Synovivo. La production, surtout en usine, reste peu plébiscitée.

Offrir une nouvelle organisation du travail

Si les étudiants se disent mobiles, dans les faits ils recherchent une organisation hybride qui compile terrain et travail en équipe. Alors que les grands groupes peuvent facilement recruter au sein des territoires plutôt qu’au siège, l’équation est plus compliquée pour les petites structures. « La présence en milieu rural des coopératives et négoces facilite la fidélisation des salariés mais pas l’attractivité de nouveaux talents », souligne Hugues Dumas. Dès lors, comment attirer les jeunes ?

Miser sur la démarche RSE

Parmi les aspirations professionnelles évoquées par les étudiants, les enjeux environnementaux (45,8 %) et sociétaux (36,5 %) sont prioritaires. « La RSE est un vecteur d’attractivité et un atout pour la marque employeur, d’où la nécessité pour les entreprises d’intégrer une présentation précise de leurs engagements lors des processus de recrutement », relève le directeur de Synovivo.

Et, contrairement à une idée reçue, les jeunes recherchent de la stabilité et non à changer d’employeur tous les deux ans. « Gage aux entreprises de leur offrir des perspectives d’évolution », poursuit Hugues Dumas. Celui-ci précise aussi que les étudiants attendent de leur futur manager qu’il soit à l’écoute et tourné vers le bien-être au travail. « Trop de jeunes partent par manque d’accompagnement. »

Proposer des avantages salariaux

Quid de la rémunération ? « Bien qu’elle ne soit pas un critère prioritaire, elle est la première raison qui détourne les étudiants du secteur. Par rapport à notre enquête de 2020, nous remarquons qu’un cap d’insatisfaction a été franchi », déclare Hugues Dumas. Les jeunes se tournent vers les grands groupes pour les perspectives d’évolution et de rémunération qu’ils offrent, alors même que la majorité d’entre eux (69,9 %) en ont une image négative. « Une solution pour les petites structures est de travailler sur les avantages périphériques, par exemple une aide au déménagement, une voiture de fonction, etc. »

Être présent dans les cursus de formation

Enfin, un dernier levier est l’implication des entreprises dans les modules d’enseignement scolaire. « Pour les sociétés avec un ancrage territorial fort, il peut être judicieux d’envoyer des salariés donner des cours dans les écoles à proximité. D’abord pour se faire connaître, ensuite pour recruter », conclut Hugues Dumas.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement